Offensive « ECOCIDE »

Le 29 juillet dernier, en costume cravate, avec mon arc et mes flèches, j’ai chassé le bison, sculpture emblématique de la chaîne de restaurants Buffalo Grill, à Essey lès Nancy, le tout dans le cadre d'une offensive intitulée “ Ecocide “.
J’ai réalisé une garde à vue de 23 heures, j’ai dû me confronter à une expertise psychiatrique, et j’ai dû répondre de mes actes devant la justice française ce lundi 4 janvier, malgré le non dépôt de plainte de la chaîne.
Coupable. Coupable de dégradation de biens d'autrui. Amende de 400 euros, hors frais de dossier. Inscription au casier judiciaire. Les chefs d’inculpation “Violence et port d’armes” non retenus.
Cette ordonnance de justice est potentiellement contestable, je ne souhaite pas contester, j'assume mes actes, je respecte la justice.
Justement, nous pouvons voir à quel point un système peut protéger la société de certains actes ou individus. C’est bien de cela qu’il est question, sans droit, ou avec si peu, comme la situation actuelle le propose, sans reconnaissance du crime d'écocide, des individus ou entreprises peut être moins bien intentionnés que moi peuvent dégrader et dégradent déjà notre environnement sans jamais être inquiétés, encore moins jugés coupables.
Les droits et les devoirs doivent s’appliquer à tous, surtout pour les biens communs.
Chaque geste néfaste envers l’environnement doit être désormais puni, j'ai par conséquent payé ma " dette " à la société pour 17 petits impacts dans du plastique et autres conséquences.
C'était mon devoir.
L’un des objectifs était de montrer qu’un objet en plastique possède plus de droits et de protections qu’un animal de chair et d'os, je n’en doutais pas, en complément d’autres preuves, désormais, nous en avons la preuve artistique.
Le droit contre l'ecocide continue son chemin à l'international, en Belgique et en Suède, par exemple, la reconnaissance de l'ecocide commence son chemin parlementaire…
En France, malgré le travail de la convention citoyenne, les discussions sont closes…
Cette notion d’écocide n’est que le contexte, je ne suis ni militant, ni activiste, ni engagé, cette action s'inscrit dans un cadre artistique, celui de ma profession.
Dans le cadre de ma profession, aujourd’hui je suis habillé en torero, pour le costume, pour le jeu de rôle, pour la scène, pour le théâtre, et pour exprimer mon envie d’intégration à ce qui est autorisé en France, en revêtant ce costume, je serai plus en lien avec les valeurs de la république et nos traditions. La chasse aux bisons en plastique n’est pas née, vive la chasse aux bisons...
Je n’ai pas l’ambition de faire basculer ou de contre-balancer, les scientifiques font leur travail, les juristes font leur travail, les militants et associations font leur travail... je ne suis qu’une partie du grand puzzle, je fais simplement mon travail, l’exercice de mon métier…
Si mon travail entre en corrélation avec d’autres pans de la société, c’est que je ne suis pas trop coupé, réfugié dans mon atelier, je vois cela comme un bon signe, une direction à prendre, je ne suis pas essentiel mais collectivement nos actions le deviennent...
Cette action de juillet 2020 n’est ni bonne, ni belle, ni dotée d’un quelconque génie, je suis farouchement opposé à la vertu, car cette terminologie impose souvent le contraire, c'est-à-dire la discrimination et l'autosatisfaction.
Cette action de juillet n'est ni mauvaise, ni moche, ni dénuée d’art, je suis farouchement opposé aux colporteurs de vérité, car le doute est un moteur, la vérité plurielle, et la définition artistique multiple.
J’essaie seulement, je fonctionne toujours en autodidacte, ma pratique artistique mue régulièrement, celle que je pratique actuellement est en partie en adéquation avec mes envies et mes pensées, ce sera forcément différent dans quelques années…
Je vois des horizons auxquels je n’avais pas encore accédé, je fais des rencontres que je ne pensais pas côtoyer en tant qu’artiste, rencontrer l’univers de la science, des acteurs politiques, des associations, tout en continuant mes relations avec vous, avec les différents protagonistes de l’art, le tout est très stimulant.
Je vais continuer, cette année qui arrive est très excitante, je suis déjà impatient de travailler, “ Ecocide “ est terminée ( enfin, je crois), “ .. …. ……. “ commence, “ …. ….. “ commence, “ ………… “ commence.
Le collectif est important, comme évoqué plus haut, je vous demanderai une implication plus grande que pour l’action “ Ecocide “( qui était déjà bien sympathique), je n’ai pas envie de vous voir spectateur, je veux nous voir ensemble… mais je vais peut être loin, vous comprendrez assez rapidement…
Merci pour vos mots, votre soutien, vos dessins, vos encouragements, mais aussi merci pour vos insultes, vos menaces…
Merci à vous pour votre aide si précieuse, de près ou de loin.
Gilbert Coqalane.

Offensive « Ecocide » / Projet « Structure et des Structures » / 29 juillet 2020 / agglomération Nancy Région Grand Est France).
Avec la participation de l’assistant Antoine Caclin.

Depuis plusieurs années, dans les milieux associatifs, O.N.G ou certaines organisations institutionnelles en lien avec la protection de l’environnement, le mot ECOCIDE est utilisé, celui- ci désigne un terme juridique « nouveau » pour les crimes contre l’environnement (faune et flore), mot récemment sur le devant de la scène médiatique et politique (voir commission citoyenne pour l’environnement).
Le préfixe ECO pour écologie n’est pas sans rappeler les arguments utilisés par ces opposants pour la partie ECOnomique, avec des notions comme la défense des emplois, la liberté d’entreprendre, la volonté de croissance et d’innovation.
Cependant, force est de constater que ces deux parties ne disposent pas du même arsenal de protection, juridique, médiatique…
L'offensive « Ecocide » évolue dans ce contexte, et prend part dans la démarche globale de l’artiste, par une représentation en milieu urbain (ZAC), par une thématique animalière, par une étude des rapports Humains/Animaux, par une perturbation du réel, par une démonstration de l’absurde, par une proposition de l'offensive artistique et de la perturbation.
Pour les personnes connaissant le travail et la démarche de Gilbert Coqalane, les passerelles avec un autre projet de l’artiste intitulé « Ressources Humaines » seront facilement perceptibles :

http://www.certifiecoqalane.net/art/ressources-humaines/

Cette offensive prend forme par le biais d’une mise en scène de chasse avec arme (arc et flèches) contre un bison, sculpture manufacturée en grande série disposée dans les espaces extérieurs des points de restauration de la chaine « Buffalo Grill ». L’artiste sera habillé en costume cravate pour représenter l’Homme Moderne et proposera par confrontation avec l’arc, une synthèse d’évolution. L’artiste affligera à l’animal de nombreuses flèches, scène non sans rappeler la pratique de la chasse ou de la corrida. La perturbation prendra fin à la mort de l’animal par le biais d’une flèche dans la tête et par un enlacement de l’artiste avec l’animal tel « le baiser du torero ».
En toute logique, un arsenal va se déployer contre l’action (force de l’ordre, dépôt de plainte de la chaine de restaurant*, suite juridique), un arsenal dont bénéficie cette sculpture manufacturée « Buffalo Grill » et pas le taureau dans l’arène ou le bison dans la plaine.
C’est ce dysfonctionnement, cette différence de traitement, cet espace vide qui anime l’artiste, qui souhaite en éprouver les limites, mettre en exergue son absurdité, tout en intégrant la part visuelle de cette nouvelle sculpture exposée dans une zone commerciale.
Les événements qui suivront la performance comme les suites juridiques ou les relations presse feront partie intégrante de l'offensive, réalisée sans autorisation ou accréditation du groupe Buffalo Grill, d'une incertitude totale quant au dénouement de la perturbation.
Les événements qui suivront l'offensive seront les réponses de la société face au questionnement de l’artiste.

ORGANISATION

Présence sur site :

Artiste Gilbert Coqalane / Assistant Antoine Caclin
Crédit photographie Antoine Caclin.

Contact :

Gilbert Coqalane / gilbertcoqalane@gmail.com
Site artiste : http://www.certifiecoqalane.net/
Réseaux sociaux @gilbertcoqalane (facebook, instagram, twitter)

Mise à jour :

Convocation par le procureur au tribunal de Nancy : Janvier 2021.

Condamnation : Dégradation de bien privé / Amende / Inscription casier judiciaire

Voir photographie ci dessous : crédit Séraphin Armand / Costume Torero Gilbert Coqalane lors de l'audience au tribunal de grande instance de Nancy.

Gilbert Coqalane eating a burger Veggie " Buffalo Grill ".
Tribute to Andy Warhol and Jorgen Leth.
Vidéo 5'01 minutes dans le cadre de la performance " Ecocide ".

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COQALANE : Artiste plasticien de Nancy (Lorraine, France), spécialisé en art urbain, installation, performance, collage, design...
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