Offensive “ Où est Guy Debord ? “ / Gilbert Coqalane / Janvier 2020

Guy Debord est mort. Physiquement mort depuis 26 ans. Je l'ai recherché. A ma façon. Je l'ai retrouvé. A ma façon.

Je l'ai retrouvé en réalisant sans autorisation la même inscription " Ne travaillez jamais " qu'il avait réalisée lui-même à la craie en 1953, alors qu'il avait 22 ans, sur l'Institut Français, Rue de Seine dans le 6ème arrondissement de Paris, exactement au même endroit sur le bâtiment. Cette inscription est considérée comme sa première apparition de travail dans l'espace public.

Par la suite, cette inscription fut l'un des slogans les plus influents des mouvements de 1968.

Cette inscription éphémère a forcément disparu. Mais justement ce " forcément " n'est pas une fatalité, une personne, une communauté, une histoire, une pensée doit perdurer dans " l'espace public ".
Des dispositifs existent en nombre pour faire vivre ceci, le cinquantième anniversaire de mai 1968 aurait pu être par exemple une occasion, les événements de cette commémoration ont été très timides, alors que ce mouvement a pu libérer un grand nombre de femmes et d’hommes, et travailleurs, travailleuses.

Le choix des pensées, des personnes qui nous représentent sont issus d'une sélection de personnes dominantes, c'est pour cela que des pans entiers du peuple sont sous représentés dans l'espace public comme par exemple les figures “ femmes “ " féministes" , les figures de " la communauté L.g.b.t" , les figures " minorités ouvrières ", les figures des " minorités ethniques ", les figures de la " pensée progressiste "...

Cette sous représentation et ses conséquences peuvent s'illustrer par exemple par deux phénomènes récents et logiques : le déboulonnage de certaines statues lors des événements “ Black Lives Matter “ ou encore la féminisation des plaques de rue réalisée par des " activistes féministes "

Je considère Guy Debord comme une figure de la “pensée progressiste” que j'apprécie et que j'étudie. Je garde mon indépendance, je n'adhère pas à toutes ses réflexions, d'ailleurs est-il possible d'adhérer totalement à une autre personne ( c'est déjà presque impossible pour soi-même).

Il était important également pour moi de parler d'une autre minorité " celle des artistes réalisant des interventions extérieures " ( bien moins dramatique, je vous l'accorde ) dont je pense faire partie, en pratiquant et en étudiant, peut- on résumer par " si nous prenons la rue, c'est sûrement que les autres espaces sont fermés, verrouillés "

Par conséquent, j'ai organisé et mené l'offensive " Où est Guy Debord ? " en trois parties, que je prendrai le temps de détailler plus tard et plus longuement (sur mon site).

Partie “ Recherche” :
Appels téléphoniques ( homonyme, hôpitaux, centre d’addiction, Jacques Pradel, caviste, bar) / Affiches dans rue ( France : Lorraine, Paris, Nantes, Lyon, Lille, Montpellier Etranger : Mexique, Belgique) / Banderole route / Enregistrement questionnement inconnus dans la rue / Hacking “ Affiche publicitaire et d’information / Annonce micro Grande surface / Crier dans une foule / Pancarte et déambulation dans la rue / Flyer dans la rue / Courrier Ministère / Participation autres ( amis qui crient dans milieu naturel)...

Partie “ Inscription dans l'espace public “
Intervention “ Ne travaillez jamais “ Paris 6eme arrondissement

Partie “ Pour une mise en application collective ”.
Intégration à un projet avec la Fédération de l’Art Urbain , et partie en cours de développement ( exemples potentiels : officialisation de reconnaissance de mémoire / patrimoine sur site, travail avec ayant droits, travail avec anciens collaborateurs de Guy Debord…)

Les deux premières parties sont déjà un peu documentées et en cours de traitement à cette adresse :
http://www.certifiecoqalane.net/ressources-huma/guy-debord/

Cette offensive a vocation à aller plus loin, de façon dirons-nous plus classique, je vais travailler désormais à la réhabilitation de certaines personnes, pensées, actions, ayant une notion " d'interventions extérieures ".

Pour cela, je vais collaborer avec la fédération de l'art urbain présidé par Jean Faucheur, la section " archives " de cette même structure, et je laisse bien entendu la porte ouverte à toute personne ou institution qui souhaite avoir un impact sur le réel des représentations dans les espaces publiques.

Les possibilités et les moyens de réhabilitations sont immenses. Ça fait même un peu peur…
J'entre donc dans la troisième partie de cette offensive. ( sûrement pour plusieurs années)
Si je constate des résultats positifs à l’avenir, j’éditerai un protocole pour le partager au plus grand nombre, afin que des personnes ou structures s’accaparent la méthode et visent également des résultats positifs.

“ Où est Guy Debord ? “ intègre mon projet “ Ressources Humaines “ et n’est pas sans rappeler une action également en cours :

http://www.certifiecoqalane.net/ressources-huma/-pour-reussir-il-faut-un-reseau-/
ou
http://www.certifiecoqalane.net/collages-paint/ecocide/

Lors d’une interview donnée juste après l’intervention à Paris pour RFI, il me semble que j’ai utilisé le terme de “ minorité de couleurs “, j’ai bien conscience que ce terme est désuet, discriminatoire, et je m’excuse par avance, vous comprendrez aisément que mon travail et cette action s'inscrit dans le sens contraire de ce langage inapproprié que j’ai employé.

Cette offensive avait pour cadre un exercice de l'École Nationale d’Art (ENDA) sous contrainte ( Projet 1 jour ( ou 24 heures) que j’illustre par le jour de la disparition, et 24 actions de recherches), ce projet fut donc pensé, monté et réalisé en 6 jours. J’aurai le temps de revenir à ce sujet également.

Ressources :
https://federationdelarturbain.org/
http://www.enda.fr/

Un remerciement particulier aux personnes / Structures qui ont permis le bon déroulé de cette offensive :
Tante Sardine / Julien Gabata / Mimi the clown / Sandrine durou / Philippe Camoisson / Jena francois Brion / Jean Michel Jagot / Antoine claise / Antoin Caclin / Charlene Didiot / Jean Faucheur / Cecile Coulour / Féderation de l’Art Urbain / Enda / Flav or / Nicolas Belaudre /

Gilbert Coqalane · Jacques Pradel Guy Debord
Gilbert Coqalane · Pompes Funèbres Guy Debord
Gilbert Coqalane · Guy Debord Commerçante
Gilbert Coqalane · Guy Debord
Gilbert Coqalane · Guy Debord Inconnus Dans La Rue

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 Visuel d'annonce de disparition   26/01/21 10:00 
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 Lille   27/01/21 
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 Flyers de recherche Parking Est   27/01/21 
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 Lyon   27/01/21 
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 Lyon   27/01/21 
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 Lyon   27/01/21 
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 Rédaction Journal L'Arlésienne    27/01/2021 
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 Mexique     
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 Mexique     
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 Mexique     
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 Montpellier     
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 Nantes     
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 Courrier Ministère Culture   27/01/2021 
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 Banderole route     
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 Banderole route     
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 Paris     
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 Paris     
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 Paris     
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 Paris     
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 Paris     
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 Paris     
COQALANE : Artiste plasticien de Nancy (Lorraine, France), spécialisé en art urbain, installation, performance, collage, design...
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